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POLARS,THRILLERS ET LITTERATURE
19 avril 2018

Toutes blessent, la dernière tue - Karine Giébel

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Maman disait de moi que j'étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais...

Je connais l’enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés.
Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…


Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…
 
Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu’au dernier.


Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ?
 
Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
                      Parce que bientôt, tu seras morte.                      
MON AVIS :                                                                                                                                                                
Tama, petite marocaine de huit ans a perdu sa mère très jeune. Son père remarié ne prend pas le temps de s'en occuper et décide de la vendre pour une bouchée de pain à une famille française. Elle pourra ainsi étudier et se préparer un avenir bien meilleur que dans son pays d'origine. Commence alors pour elle une plongée vers l'enfer.                                                             
Au sein de cette famille, elle deviendra esclave. Son quotidien : lessive, ménage, repassage, préparation des repas et surveillance du nouveau né. Littéralement exploitée, elle n'a le droit de se nourrir qu'avec les restes, se lave à l'évier et uniquement à l'eau froide. Un lit, elle n'en a même pas, ses nuits elle les passe enfermée dans une buanderie sans chauffage. Dans ce pays inconnu et sans papier impossible de se sauver.   
Les coups, les mauvais traitements pleuvent, elle souffre en silence, elle pleure, elle rêve à un avenir meilleur mais qui pourtant chaque jour se fait de plus en plus sombre. Son seul refuge, les livres qu'elle emprunte en secret pour apprendre à lire.Ils seront ses meilleurs amis.                                                                                                                                                          
Son quotidien n'est que mépris, servitude et souffrance. Les hommes la regardent, parfois la soumettent à leurs envies bestiales. Quelques personnes arriveront à éclairer son quotidien mais la violence sera de nouveau omniprésente. Violence physique mais aussi psychologique, dénigrée de tous Tama est un souffre-douleur, même un animal serait mieux considéré. Pourtant elle garde toujours l'espoir de jours meilleurs. L'espoir qu' Izri, le fils d'une de ses tortionnaire fasse un jour attention à elle.                                                                                                                                                                                                    
"Tama se laisse submerger par ses rêves, bercer par ses espoirs. Rentrer dans son pays ou même rester dans celui-ci. Mais dans une maison qui serait à elle, une maison où elle pourrait dormir dans une chambre, un vrai lit. Où elle pourrait manger ce qui lui fait envie. Manger à sa fin, tout simplement. Tama rêve d'aller à l'école, aussi. De continuer à apprendre à lire et à écrire. Avoir un vrai travail. Une vraie vie." p67                                                                                                                                
Parallèlement à l'histoire de Tama, nous découvrons un autre personnage dans ce roman, Gabriel. Ancien flic, il vit en ermite avec son chien dans une ferme isolée des Cévennes. Il souffre en silence  en ayant une seule obsession : la vengeance. Sa vie va prendre un autre tournant le jour où il va découvrir une jeune femme blessée dans la grange attenante à sa ferme. Il n'appellera pas les secours, de toute façon vu ses blessures, elle succombera ou bien il la tuera. Sa décision est prise.                                                                                                                                                                             
Pendant ces 730 pages, j'ai été plongée dans l'insoutenable, l'innommable, l'impensable, l'horreur. A tel point que lors de certains passages j'ai éprouvé le besoin de lever la tête, souffler, regarder ailleurs et me dire et surtout espérer qu'autour de moi, quand les portes sont fermées, il n'y ait aucune Tama, aucune jeune fille, femme ou homme qui vivent cet enfer.             
                
Tama reste pour moi une héroïne, un personnage auquel je me suis beaucoup attachée. Certains de ses actes, elle les a accomplis pour se défendre et surtout par amour. Un sentiment qu'elle a continué à ressentir malgré la méchanceté des hommes qui l'entouraient.
Je suis toujours restée sur la défensive face aux autres personnages, certainement à cause d'un épisode familial vécu il y a quelques années mais je ne peux vous en dire plus car ce serait dévoiler une partie de l'histoire.                                                   
                                                  
J'espère par ces quelques lignes vous donner envie de connaître Tama, même si mes mots, mes impressions sont en dessous de la terrible réalité. Je pense cependant que l'auteur aurait  pu raccourcir ce roman d'une centaine de pages, car j'ai ressenti un peu de flottement à certains moments, envie que cela bouge un peu plus et que la relation entre les personnages s'établisse enfin.
Je suis vraiment fan de Karine Giébel depuis la lecture de "meurtres pour rédemption", un livre qui m'a marquée, perturbée, chamboulée et que j'ai de nombreuses fois conseillé. "Toutes blessent , la dernière tue" est cependant bien différent même si ces deux romans ont en commun cette plongée dans la violence où les humains sont capables des pires actions.                   
                            
Quelques mots sur l'auteur :                                                                                                                               
Grande collectionneuse de prix littéraires Karine Giebel est née en 1971. Elle est l’auteur de Meurtres pour rédemption (collection « Rail noir », 2006), des Morsures de l’ombre (Fleuve noir, 2007) – prix Intramuros du festival de Cognac 2008 et prix SNCF du polar 2009 – et de Chiens de sang (Fleuve noir, 2008). Pour Juste une ombre (Fleuve noir, 2012), elle reçoit le prix Polar francophone du festival de Cognac et le Prix marseillais du polar en 2012. Purgatoire des innocents (Fleuve noir, 2013) confirme son talent et la consacre définitivement « reine du polar ». Après Satan était un ange (Fleuve noir, 2014), elle rejoint les éditions Belfond pour la parution de De force (2016), qui a rencontré un immense succès, de Terminus Elicius (2016) dans une nouvelle édition augmentée, puis de D’ombre et de silence (2017), un recueil de nouvelles où elle condense en quelques pages toute la force de ses romans. Les livres de Karine Giebel se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires à ce jour et sont traduits dans une douzaine de langues.
Elles assistent à de nombreux salons littéraires où les lecteurs doivent s'armer de patience dans les longues files d'attente. En quelques années, elle a trouvé son public et il le lui rend bien.
Toutes blessent, la dernière tue - Karine Giebel - Parution Mars 2018 - Editions Belfond
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Commentaires
S
Un de ces romans qu'on ne peut pas oublier.
Répondre
C
Complètement d’accord avec toi ! Tama restera gravée un long Moment en moi
Répondre
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 La lecture, c'est ma passion que je partage avec vous dans ce blog. Si cela vous donne envie de lire, relire ou de découvrir un auteur j'en suis vraiment ravie. Polars, les belles histoires, fraîches, bien écrites sont aussi dans mon style de lecture, les récits historiques et l'espionnage beaucoup moins. Adepte des salons littéraires, j'ai un énorme plaisir a rencontrer auteurs, lecteurs et blogueurs. Les échanges et les conversations sont toujours très enrichissantes  et constructives. Mes chroniques sont publiées en parallèle sur plusieurs groupes de lecture facebook et aussi sur 

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